YANG Liping, Chine
Danseuse & Chorégraphe
La danse, une voie pour communiquer avec le monde Le langage corporel est la forme de communication la plus instinctive de l’humanité. Lorsque nous sommes nouveau-nés, nous pouvons utiliser nos mains et nos pieds pour faire des gestes de danse avant même d’avoir appris à prononcer un mot. La danse naît de cette « langue primale ». Beaucoup de choses incitent les gens à danser. Dans ma ville natale, ma grand-mère m’a dit un jour que la danse était une manière de remercier le soleil, et d’apporter chaleur et lumière à nos vies. Lorsque la récolte est bonne, nous dansons dans les champs, le cœur joyeux, pour exprimer notre gratitude envers la terre. Lorsque nous rencontrons quelqu’un que nous aimons, nous pouvons danser comme un paon déployant les plumes de sa queue pour gagner son affection. Même lorsque nous sommes malades, nous avons recours à de mystérieux rituels de danse pour repousser les démons de la maladie. Dans mon monde, la danse fait partie intégrante de notre vie et de notre existence depuis notre plus tendre enfance. Elle a toujours été la clé qui ouvre la relation de l’être humain avec la nature et avec tous les êtres vivants. Dans ma ville natale, il existe un dicton : « si tu as des jambes mais que tu ne sais pas danser, tu as gaspillé ta vie en pure perte ». La danse est étroitement liée à la nature et à la vie. En ce qui me concerne, la danse ne fait qu’un avec la nature et la vie – voilà la véritable essence de la danse. Certaines personnes viennent dans ce monde pour perpétuer leur lignée, d’autres pour profiter de la vie, d’autres encore pour rechercher des expériences. Pour ma part, je suis une observatrice de la vie. Je viens voir comment une fleur s’épanouit et se fane, comment les nuages flottent et comment la rosée se condense… C’est pourquoi toute mon inspiration créative vient de la nature et de la vie : l’éclat du clair de lune, le déploiement du plumage des paons, la transformation d’un papillon à partir de son cocon, la libellule qui effleure la surface de l’eau, la chenille qui se tortille, les fourmis qui marchent en file…